Mon livre intérieur au crépuscule de ma vie

Il est un livre que nul ne peut écrire pour autrui. Il se trace dans le silence des jours, s’éclaire aux lueurs de l’introspection et se grave dans la conscience de chaque être. Ce livre, c’est l’histoire unique de l’existence, une fresque que ni le temps ni l’oubli ne peuvent effacer.

Avant de chercher dans les pages des autres, il convient d’ouvrir le sien, non avec les yeux, mais avec l’âme. Ce n’est pas un livre de lettres et de mots, mais de ressentis et de vérités silencieuses. Il ne requiert ni érudition ni maître, car sa lecture se fait dans la solitude et la sincérité absolue.

Là, au cœur de soi, se trouvent les questions que personne ne peut poser à notre place. Qui suis-je, sinon un fragment du grand mystère ? Quelle est la source de ma conscience, sinon une étincelle du Tout ? Suis-je un écho de l’univers qui se découvre lui-même à travers moi ?

Les philosophies naissent et meurent, les dogmes s’élèvent et s’effondrent, mais la vérité demeure, immuable et insaisissable. Elle ne se trouve ni dans les temples, ni dans les bibliothèques, ni dans les discours. Elle se dévoile à celui qui, en fermant les yeux sur le monde extérieur, ouvre les portes de son être profond.

Ainsi, nul besoin d’errer dans les labyrinthes des doctrines. Le plus grand voyage est intérieur, le plus grand livre est en soi, et la plus grande révélation est celle qui survient lorsqu’on cesse de chercher à l’extérieur ce qui a toujours été en nous. Lis-toi, comprends-toi et, peut-être, en te connaissant, toucheras-tu un fragment de cette vérité universelle qui unit tout ce qui est.